La psychothérapie psychanalytique à médiations est le fruit d’une longue évolution et le résultat de multiples recherches pour intégrer à la richesse des concepts analytiques diverses médiations. Elle s’origine dans les travaux de Freud et Ferenczi et s’est ensuite étoffée grâce aux théories analytiques anglo-saxonnes (Bion, Klein, Winnicott) et celles d’auteurs contemporains tels que Stern, Ferro et Roussillon.
Cette approche inclut dans le travail analytique (analyse du transfert et du contre-transfert) la possibilité d’utiliser ponctuellement, notamment pour des problématiques plus archaïques, certaines médiations telles que le toucher, le dessin, le travail corporel, le jeu, l’écriture etc.
L’objectif de la psychothérapie psychanalytique à médiations est d’aider la personne à mieux se comprendre et à surmonter les difficultés de sa vie par la découverte et l’intégration des forces inconscientes qui la gouvernent.
Ce travail est individualisé, personnalisé suivant la problématique de base de chaque patient et des difficultés qu’il amène en thérapie.
Il est toujours centré sur la relation, le transfert et la recherche du sens symbolique inconscient des actes et fantasmes de la personne.
Une hypothèse diagnostique est posée à partir d’une approche multidimensionnelle de l’individu : son histoire, sa façon d’être en relation avec lui-même et avec l’analyste, sa façon de vivre son corps, sa sexualité, sa vie émotionnelle, sa capacité à développer une vie imaginaire et son accès au symbolique.
Ce diagnostic vise à cerner la problématique centrale du patient, permet d’élaborer certaines hypothèses de travail et d’asseoir une alliance de travail. Il aide à proposer un cadre thérapeutique adéquat et est réévalué tout au long de la thérapie.
Le cadre est la pierre angulaire de toute thérapie analytique. Il structure la thérapie et rend l’analyse possible.
Décidé par l’analyste, il définit le contrat qui lie thérapeute et patient ; il dicte les règles de la thérapie et délimite les passages à l’acte. En psychothérapie psychanalytique à médiations, certains éléments du cadre sont immuables (régularité des séances, confidentialité, absence de passages à l’acte, …), tandis que d’autres sont adaptables en fonction de la problématique du patient (rythme des séances, utilisation de médiations, ...).
La psychothérapie psychanalytique à médiations est un travail psychothérapeutique en profondeur et habituellement de longue durée. L’inconscient, de même que l’analyse du transfert et du contre-transfert, sont au cœur du processus ; la relation thérapeutique et l’espace transitionnel auquel elle ouvre y sont cependant privilégiés.
Au cours de la psychothérapie, le patient passe régulièrement d’expériences régressives à des moments structurants et évolutifs, d’une relation symbiotique à une relation différenciée, de vécus émotionnels à une intégration par la parole, de la recherche d’une identité à l’expression de son ego, de son histoire passée à sa vie actuelle et en devenir, de comportements prégénitaux à des comportements génitaux.
Ce travail thérapeutique, habituellement individuel, peut également se pratiquer en groupe, ainsi que lors de situations ponctuelles de crise ou dans une optique de soutien.
La relation patient-thérapeute organise l’axe de la thérapie. C’est dans celle-ci que va se manifester le transfert, élément central du travail thérapeutique.
Le rôle de l’analyste consistera à favoriser l’émergence de ce transfert, à le décrypter, à l’interpréter et à le faire évoluer jusqu’à sa résolution.
Dans la thérapie psychanalytique à médiations, le thérapeute reste toujours très présent à un niveau relationnel. Certaines personnes, notamment celles qui développent dans leur existence une relation d’objet partiel, ont en effet besoin de rencontrer la personne réelle d’un thérapeute humain et présent pour pouvoir évoluer.
En psychothérapie psychanalytique à médiations, le thérapeute est attentif à analyser son propre contre-transfert, et cela à tout moment de la thérapie ; celui-ci peut se manifester sous la forme de sensations corporelles, d’émotions, de fantasmes, d’associations, etc. L’analyste est à son écoute pour mieux comprendre ce qui est en jeu au cours du processus ; il analyse l’opportunité de le partager ou non avec le patient et d’éventuellement l’utiliser en vue d’une intervention plus active.
On entend par « médiations » l’ensemble des interventions non-verbales que le thérapeute est amené à utiliser avec son client : le toucher corporel, le contact visuel, la prise de conscience corporelle, le travail respiratoire, la mise en acte de situations, l’utilisation du dessin, du modelage, du jeu, de la voix, de l’écriture etc.
La spécificité de l’approche psychanalytique à médiations s’exprime dans cette capacité à pouvoir rencontrer l’autre à un niveau archaïque, mettant en jeu des processus émotionnels et corporels antérieurs à la constitution du langage.
Les interventions corporelles, le dessin, les mises en scène, etc. vont ouvrir un espace potentiel de jeu ou de rêve où pourra se réaliser la rencontre analytique avec le patient.
C’est dans l’après-coup qu’un travail de décryptage et de liaison pourra s’opérer autour de l’émotionnel, du sensoriel, du corporel et des représentations psychiques, entre l’ici et maintenant de la séance et les souvenirs du passé.
Pour ce faire, le thérapeute portera aux signaux non verbaux une attention toujours présente, écoutant l’inconscient qui parle dans et par le corps. Ce travail sur base de médiations symboligènes est cependant toujours au service du travail transférentiel et est lié à la recherche du sens ; il n’est donc pas un but en soi et n’est certainement pas systématique.
Le remaniement profond de l’inconscient génère habituellement un vécu émotionnel intense, qui devra être symbolisé et ramené au transfert.
Ceci implique que le thérapeute ait la capacité d’affronter et de contenir de telles émotions.
Dans certaines situations, il peut être plus particulièrement indiqué de favoriser cette expression émotionnelle par différentes médiations. Celles-ci permettent au patient d’accéder à une intériorité avec lui-même et d’ouvrir un espace fantasmatique jusque là manquant ; c’est alors que des souvenirs parviennent à briser la barrière du refoulement et que l’inconscient s’autorise un certain dévoilement.
Au cours du processus thérapeutique, le patient apprend également à ressentir ses émotions, à les exprimer, à les contenir et à les réguler. Pour que les changements s’inscrivent dans la durée, une élaboration transférentielle est cependant habituellement nécessaire.
La psychothérapie psychanalytique à médiations s’adresse aux personnes qui veulent appréhender les difficultés de leur vie affective, relationnelle et sexuelle à travers un travail sur leur inconscient.
Elle s’adresse essentiellement aux personnes qui présentent des troubles névrotiques, psychosomatiques et borderlines. Cette approche est cependant particulièrement bien indiquée pour les personnes dont la capacité à symboliser est défaillante : personnes qui vivent des problèmes de structuration, de fragmentation de leur identité, qui éprouvent des difficultés à sentir et à se représenter les choses, par exemple difficulté à se souvenir de leur histoire ou à savoir ce qu’est un autre ou même ce dont ils souffrent.
Par ordre alphabétique
Bion, Dolto, Ferenczi, Ferro, Freud, Greenson, Kernberg, Khan, Klein, Kohut, Lacan, Lowen, Mahler, Reich, Roussillon, Sami-Ali, Stern, Winnicott, etc.